L’Irak est en 2014 en pleine décomposition. Pièce essentielle de la géopolitique du Moyen-Orient et grand producteur de pétrole, sa population très diversifiée souffre des affres de la guerre depuis plus de 10 années après avoir enduré celles de la dictature. Tandis que l’Etat Islamique tente d’y instaurer un califat, il est utile de se demander comment un Etat souverain peut apparaître si faible dans l’usage de son droit régalien à la défense. Et de questionner les responsabilités historiques pour comprendre une situation contemporaine. On sait avec quel discours manichéen et religieux le gouvernement de M. Bush a cherché à justifier la guerre par l’usage d’arguments moraux et anxiogènes.
À la suite des attentats du 11 septembre 2001, pouvait-on douter alors que cette entreprise martiale n’était qu’une réponse à un acte de type terroriste ? N’était-elle pas aussi une opportunité pour des intérêts privés ou collectifs ? Illégale aux yeux du droit international, il était nécessaire de lui construire une légitimité afin de susciter l’adhésion de l’opinion. Enfin, cet épisode qui est un point d’inflexion de l’histoire récente du monde, se révèle une occasion propice pour réfléchir sur l’enjeu du pouvoir dans une démocratie : idéologie, programme, lobbying, accès au pouvoir, exercice du pouvoir.