Ce numéro de Explique-moi l’économie est consacré à l’analyse du modèle de Solow. Le dernier numéro avait expliqué comment construire les trois courbes composant le modèle, ce numéro est dédié aux enseignements que l’on peut en tirer.
Le modèle de Solow permet d’abord de comprendre comment évolue le stock de capital total dans une économie. En effet, au cours d’une année, l’investissement peut être réalisé pour deux raisons : augmenter les capacités de production dans le pays ou remplacer les capitaux existants devenus obsolètes. La différence entre les deux nous permet de voir comment évolue le stock de capital par travailleur au cours d’une année.
Le modèle de Solow montre également que l’économie converge vers un équilibre appelé l’état stationnaire. À ce niveau, les investissements pendant une année sont entièrement consacrés à remplacer le capital existant devenu obsolète. Ainsi, la production par travailleur cesse d’augmenter.
Le modèle de Solow permet ainsi d’expliquer pourquoi les pays émergents ont un taux de croissance plus élevé que les pays anciennement industrialisés : les premiers ont un stock initial de capital plus faible, ainsi les nouveaux investissements ont une productivité marginale élevée et peu d’investissement est consacré à remplacer les capitaux existants devenus obsolètes. Ainsi, les capacités de production augmentent plus rapidement que dans les pays anciennement industrialisés déjà proches de l’état stationnaire.
Il se pose alors la question de savoir s’il est possible de repousser l’état stationnaire, c’est-à-dire d’atteindre un niveau de production par travailleur plus élevé que ce que le prévoit le modèle au départ. Cela peut se faire de plusieurs manières, soit en diminuant la natalité, soit en augmentant le taux d’épargne, soit en développant le progrès technique. On arrive alors à la principale limite du modèle de Solow : le progrès technique est considéré comme exogène, c’est-à-dire qu’il serait indépendant des décisions d’investissement dans un État.