Au théâtre, dans la pièce qui s'organise à l'école Yaskondy Yaskonfé, le personnage Marion Netisse utilise avec talent des trucs et ficelles de la rhétorique médiatique pour convaincre et persuader les opinions publiques de la nécessité de poursuivre ses options profitables. Au prix de la guerre. Au-delà des tergiversations et valses-hésitations, son discours politique doit être efficace et mettre l’éthique de côté pour obtenir des résultats.
Mais on devient ce qu’on mange… Parfois la réalité se moque de la vraisemblance et rattrape la fiction, selon Mark Twain. La propagande, fréquemment analysée dans ses versions autoritaires ou militantes de tout poil, repose sur des techniques de manipulation de la langue. Et en démocratie aussi, le débat dans la Cité et la Chose publique nécessite d’influencer les décideurs comme les opinions. L’outil s’appelle désormais la communication politique. Bref, les discours nous façonnent et nous disent quoi penser si nous n’y prenons garde. L’esprit est critique quand il décèle l’intention derrière la communication : le recours à la guerre et à la violence est-il à ce point une évidence ?
L’enjeu de cette séquence est de travailler des compétences rhétoriques au départ d’un objet culturel, un spectacle vivant. La pièce de la compagnie J’ai mon Toi qui perce ! est engagée, critique et militante. L’efficacité d’un discours repose-t-elle sur des techniques ou sur la sincérité du propos ? Un projet honnête peut-il faire l’économie d’une communication efficace ?