La guerre au Yémen est peu placée sous les projecteurs médiatiques internationaux pourtant consommateurs du spectacle de la souffrance. La politique réaliste qui y est jouée se dissimule derrière la simplification de l’explication religieuse et de la distanciation de l’Autre. Nourrie de particularités spécifiques, cette crise est aussi emblématique du grand jeu des puissances régionales et de leurs appuis internationaux qui font peu de cas des violences subies par les populations du Moyen-Orient. L’analyse géostratégique de ce conflit permet d’identifier les enjeux larges, multiples, croisés et contradictoires des nombreux acteurs qui se focalisent sur ce territoire local peut-être pas tant périphérique qu’il y paraissait. Par le jeu des alliances politiques et commerciales, la Belgique et ses partenaires de l’Union européenne, avec l’allié étasunien, écrivent aussi la réalité des interdépendances mondialisées. Leurs citoyens ressentent alors la contradiction de la puissance et la tension entre géopolitique et valeurs humanistes écrites dans les textes fondamentaux.
La pièce Yaskondy Yaskonfé, qui se joue dans les écoles, ne place pas le conflit du Yémen au cœur de son propos. Le cours proposé se nourrit pourtant des schémas de pensée du personnage Marion Netisse pour interroger les relations internationales interdépendantes qui tissent des liens au Moyen-Orient. S’il est aussi autre chose qu’un conflit par procuration, ce conflit chaud et violent mobilise tous les acteurs tandis que sa population affronte la plus grave crise humanitaire de 2018.