Dans une société en pleine mutation numérique comme la nôtre, il est important de se positionner également dans le monde de l’éducation, pour faire face de manière mesurée à ces changements importants. Pour rompre avec les stéréotypes négatifs liés à l’intégration du numérique, et pour créer une spirale positive basée sur l’échange et la formation par les pairs, Laurent Di Pasquale (professeur de géographie et sciences sociales / Formateur TICE / et expert Tribu-TICE) a décidé de former dans son école l’Athénée Royal de l’Air Pur, une cellule numérique.
S’inscrivant dans le cadre des deux projets « école numérique » dont il est le coordinateur, ces réunions permettent à l’équipe de se former sur des sujets numériques variés, en vue d’acquérir de nouvelles compétences numériques, afin d’amener des points de réflexion sur leur intégration en classe.
Laurent Di Pasquale : « Étant formateur numérique en parallèle de mes activités d’enseignant, je désirais pouvoir apporter mes compétences pour une amélioration à grande échelle del’intégration du numérique dans mon école. J’ai d’ailleurs compris que ce qui était le plus efficace humainement au quotidien dans une équipe, était la formation par les pairs. Les collègues ont tendance à mieux accepter la proposition de remédiation et d’amélioration lorsqu’elle provient de quelqu’un qu’ils connaissent bien et avec qui ils s’entendent bien. On se sent moins jugé, on se sent plus en confiance pour progresser dans ses pratiques ».
Doit-on également préciser que toute cette organisation se fait de manière bénévole et volontaire ! Durant un mercredi après-midi par moi, ces enseignants se rassemblent donc pour se former, et décident des futurs sujets qui seront abordés lors des réunions suivantes. À titre d’exemple, l’objet de leur première auto-formation portait sur les outils numériques Office 365 utilisés dans leur école. L’objet de leur prochaine réunion concernera les nouveaux outils numériques pour créer des présentations interactives dynamiques !
N’ayant pas de chef, cette cellule fonctionne de manière collaborative, et pour n’oublier personne, le groupe a décidé d’inclure les enseignants de l’implantation de l’école primaire.
Augmenter les échanges, faire progresser les compétences de chacun, et permettre par la même
occasion d’assurer un véritable continuum pédagogique entre le primaire et le secondaire au niveau
présenter à ses collègues un outil numérique qu’il maîtrise, ou une activité numérique qu’il a réalisé en classe.
Il est évident que l’augmentation de la maîtrise des outils numériques est l’objectif clair (à court, moyen, et long terme) de cette cellule. Cependant, l’organisation de cette cellule prend en compte un autre point important de la réalité de nos écoles : lorsqu’un enseignant quitte un établissement, il est courant que les projets qu’ils menaient s’arrêtent malheureusement également. Afin de se prémunir de cela dans le cas de la cellule numérique, l’objectif est d’identifier des « référents numériques » à l’intérieur même de l’équipe (par cours / par outils / ou par niveaux), étant capables d’assurer en autonomie un accompagnement volontaire, ou une aide spontanée envers leurs collègues. L’avenir nous dira si cela s’est ou non produit !
Le savoir numérique, ne serait plus donc détenu par une personne en particulier, mais par toute l’équipe qui pourra à son tour le transmettre, avec des mots et des préoccupations d’enseignants de terrain.
Laurent Di Pasquale : « Lors de l’intégration du numérique en classe, on se sent (parfois à raison) seul et perdu face à la multitude d’outils disponibles. Dans d’autres situations, c’est la situation matérielle qui fait défaut pour effectuer un travail de qualité, et il ne faut pas nier ce type de situation. Notre volonté, est de mettre une énergie positive au profit d’un changement durable et objectif, c’est fait preuve « d’empowerment » pour surpasser ensemble les difficultés et les interrogations liées au numérique, et trouver le cas échéant des solutions ! Il y a toujours plus d’idées dans plusieurs têtes que dans une, et collaborer concernant le numérique enrichira nos pratiques j’en suis certain ».
En résumé : la modification digitale de notre société est un fait, et l’école ne fait pas exception à la règle. Pour ne pas être de simples spectateurs, mais pour être des acteurs critiques et attentifs de ces changements, la cellule numérique pourrait permettre à terme aux enseignants jeunes et moins jeunes, de contribuer positivement à cette modification pour se l’approprier pédagogiquement.