En cette soirée froide, au coin du feu, Michel est concentré sur le mail qu’il écrit à tous les parents d’élèves. Pour une fois, pas d’information d’un conseil de classe, ni de punition ou de convocation, Michel esquisse un sourire car ce qu’il s’apprête à annoncer lui fait plaisir.
Une étape cruciale, selon lui, vient d’être franchie pour assurer l’avenir des progénitures qu’il essaie au quotidien de « bien » éduquer.
« Madame, Monsieur,En ma qualité de professeur principal, je vous informe que jeudi matin se déroulera une séance de travail un peu particulière tant pour les élèves que pour les professeurs.
Les professeurs vont en effet travailler sur la certification informatique PIX qui sera demandée à tous les élèves en dernière année de collège puis de lycée et qui exige donc qu’on s’y prépare et qu’on y prépare les élèves tout au long de leur cursus scolaire.
A cet effet, je demande aux élèves de s’inscrire sur www. pix.fr et de commencer à se tester jeudi matin. Voici un document explicatif.
Bien cordialement, »
Pix est un service public en ligne d’évaluation et de certification des compétences numériques. Il est ouvert à tous et ce, tout au long de sa vie. L’idée est de permettre à chacun et chacune de monter en compétences mais également de faire reconnaitre ces capacités par l’enseignement supérieur et le monde professionnel visant ainsi à faciliter la mobilité des étudiants certifiés.
L’outil se présente sous forme d’un site web https://pix.fr/. Chacun peut s’y créer un compte. C’est l’outil qu’utilise l’ensemble des élèves pour passer leur certification personnalisée à chaque fin de cycle scolaire.
En France, décrocher la certification Pix permet d’attester un profil de compétences numériques certifié et reconnu, par l’État et par l’inscription à l’inventaire de la commission nationale de la certification professionnelle (CNCP). Elle est donc un atout dans la recherche par exemple de stage de l’élève, pour son évolution dans l’enseignement supérieur, et évidemment pour son insertion professionnelle.
Le CRCN est basé sur les programmes d’enseignement et a été conçu en cohérence avec le DIGCOMP. Créé par la Commission Européenne, son objectif est de soutenir les pays européens dans la conception de politiques, mesures, programmes et autres dispositifs favorisant le développement des compétences numériques.
Le DIGCOMP est donc un référentiel européen partagé par l’ensemble des Etats-Membres de l’UE. La mise en relation des référentiels nationaux et européens vise ainsi à une meilleure reconnaissance d’une nouvelle certification hors des frontières nationales et à faciliter la mobilité des personnes certifiées par le dispositif.
Il a notamment permis l’émergence de multiples politiques et programmes qu’il s’agisse d’intégrer des programmes de formation au numérique dans les enseignements classiques ou d'en faire des matières à part entière. Dans la Communauté française de Belgique comme en France, les compétences numériques ont longtemps été absentes des programmes scolaires. C’est maintenant chose faite.
Ce référentiel a aussi permis et c’est essentiel pour la réussite des programmes scolaires de développer ces compétences chez les enseignants, mais aussi la transformation numérique des établissements par l’utilisation généralisée de technologies numériques (TNI, développement des tablettes, etc..). Il sert enfin à déployer une reconnaissance de ces compétences par des examens ou certifications. Et Pix en est une illustration très intéressante notamment avec l’autoévaluation des compétences.
Ce n’est pas le seul outil. Le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle (CEDEFOP) a également conçu une grille d’autoévaluation des compétences numériques à partir de DIGCOMP. Disponible en 24 langues sur le portail Europass, tous les citoyens y ont accès pour évaluer leurs compétences et consigner le résultat dans leur passeport européen.
La plateforme PIX traite de 5 domaines et détermine 16 compétences qui tentent de couvrir les grandes familles d’usages et de fondamentaux du numérique :
Ça ferait presque oublier à Michel les pistes qu’il ne dévale pas cette année en raison de la pandémie.