Le 5 octobre 2021, j’ai fêté ma première année de burn out

21 octobre 2021 14:32
Aujourd’hui, j’arrive à en parler de manière assez légère, voire humoristique. Le travail que j’ai effectué et effectue encore à présent me permet même d’accompagner des enseignants qui vivent ma situation. Mais il y a un an, je le vivais plutôt comme une déferlante cataclysmique, une perte de sens et de repères, une culpabilité énorme, une fatigue immensément intense, une colère dévastatrice, un niveau d’anxiété ingérable, une irritabilité excessive, et j’en passe…

Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas, je m’appelle Audrey Papa et je suis (j’étais) institutrice primaire depuis 2007. Treize ans après avoir commencé à enseigner, mon corps a décidé qu’il ne m’était plus possible d’exercer le métier pour lequel j’avais une véritable vocation.

Il n’a finalement pas fallu grand chose pour que je m’enflamme de l’intérieur (burn) et que j’explose (out). Une phrase tournait en boucle dans ma tête « Je ne sais pas ce que je vais faire de ma vie mais je n’y retournerai jamais, JAMAIS ». J’avais atteint mon point de non-retour ! Aujourd’hui, je me rends compte que personne n’est obligé de se prendre un mur pour se rendre compte que cela fait mal, mais ça c’est aujourd’hui ! Et où est la prévention et le bien-être au travail chez les enseignants ??


Le burn out, ce n’est pas une fatigue passagère qui dure un mois, c’est une lutte permanente, sur parfois plusieurs années, pour juste garder la tête hors de l’eau. Et comme vous ne vous reconnaissez pas dans cet état, c’est encore plus difficile à vivre. C’est l’angoisse le dimanche soir et pendant chaque congé scolaire, c’est l’isolement, c’est devenir cynique envers sa profession, c’est une disparition totale de sens et de motivation professionnelle, c’est finalement un conflit perpétuel entre vous-même et vos valeurs !

Et quand votre corps vous lâche vraiment et qu’on vous met à l’arrêt, vous vous culpabilisez de ne même pas être capable de prendre une douche, de conduire votre propre enfant à l’école, de vider un lave-vaisselle, … Lorsque vous arrivez à ce stade, vous êtes tout simplement perdu.e, noyé.e ! Le regard des autres, aussi bienveillant qu’il soit, n’arrive même pas à vous faire sourire. Vous vous sentez juste jugé.e, mal dans votre corps et votre tête car vous êtes pourtant quelqu’un de FORT ! Vous subissez juste ce qui se passe autour de vous sans plus vraiment arriver à comprendre. Vous êtes spectateur de votre vie mais plus du tout acteur…

Vous êtes perdu.e dans les démarches administratives, vous n’arrivez plus à réfléchir, vous oubliez tout (même les choses les plus importantes) et surtout vous êtes dans le déni et avez HONTE d’en parler car vous avez peur du jugement et des réflexions des autres !

Ce que je viens de décrire, c’est ce qu’il s’est passé pour moi une fois que le diagnostic a été posé par ma psychiatre…


Mais comment en suis-je arrivée là ?

Il existe plusieurs types de burn out, parental, professionnel. Le mien est un burn out professionnel non sans conséquence sur ma vie familiale et de maman…

Le burn out est multifactoriel ; il est causé par des facteurs professionnels (organisation du travail, conditions de travail, conditions de vie au travail, contenu du travail, relations interpersonnelles au travail) mais également par des facteurs personnels (caractéristiques liées à l’individu et à son contexte social, perfectionnisme, confiance en soi et estime de soi, hyperactivité, neuroticisme, sacrifice de soi, persévérance, sentiment de contrôle, gestion du stress). Autant dire que j’étais la parfaite candidate au burn out pour plusieurs raisons que j’ai énumérées dans mon live du 5 octobre 2021 sur Zoom et que je vous invite à écouter en différé. Ce qui est important pour moi (ma mission actuelle) est de faire comprendre aux enseignants, qui vivent cette situation, qu’ils doivent prendre leurs responsabilités car ils n’ont pas toujours conscience de l’impact qu’ils ont sur les enfants avec lesquels ils travaillent et que le burn out, la perte de sens, le cynisme, le désengagement de notre profession n’est pas « que de la faute des autres » et qu’il est important si on veut s’en sortir de prendre le temps de travailler sur SOI. Je reste convaincue que changer d’école, changer de job ne fera que reporter le problème ailleurs. Voilà pourquoi, je rencontre des enseignants qui sont parfois à leur 2ème voire 3ème burn out.

Aujourd’hui, j’ai pris beaucoup de recul par rapport à cette période très compliquée de ma vie. Mon burn out a finalement été un cadeau de la vie ! Il m’a permis d’apprendre à me découvrir, à poser mes limites, à me respecter, à écouter mes besoins, à me faire confiance et tout ça finalement pour me mettre au service des autres.

Aujourd’hui, je sais ce que je veux et ce que je ne veux plus, je sais ce que je suis et ce que je ne suis pas et cela me permet de continuer à avancer, à évoluer.

N’hésitez pas à venir en discuter avec moi !




Audrey

 
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