Par Bruno HUMBEECK*
Ce ne sont pas les commentaires posés par l’enseignant à côté de la note qui sont importants mais l’avis que l’enfant lui-même pose par rapport au résultat qu’il a obtenu.
« Qu’est ce que tu penses de ta note ? » C’est cette question qui permet le mieux de savoir où l’enfant se situe lui-même par rapport aux connaissances qu’il doit acquérir avant de dresser, avec lui, le bilan de ce qu’il connait, de ce qu’il maitrise de façon imprécise et de ce qu’il ne comprend pas. Pour cela, il faut évidemment prendre le temps de comprendre ensemble la signification des erreurs qu’il a commise en ne faisant pas de celles-ci des « fautes » dont il devrait avoir honte.
A l’heure où le discours politique remet au goût du jour le terme de « bienveillance » en pédagogie, il n’est sans doute pas inutile de rappeler précisément ce que ce terme signifie pour le distinguer de ce qu’il devient quand il est utilisé comme un mot-bateau qui ne veut plus rien dire du tout et conduit nulle part.
La bienveillance pédagogique intelligente n’a rien à voir en effet avec le laxisme complaisant et superficiel que traduirait un commentaire positif et stéréotypé mais elle est l’aboutissement d’une attitude éducative respectueuse ; authentique et profondément marquée d'empathie qui établit le bilan des connaissances en veillant à ne pas émettre de jugements dépréciateurs à l‘encontre de la personne, de l’élève ou à transmettre des prédictions négatives à propos de son évolution...
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* HUMBEECK Bruno est psychopédagogue et auteur de nombreuses publications dans le domaine de la prévention des violences scolaires et familiales, de la maltraitance, de la toxicomanie et de la prise en charge des personnes en rupture psychosociale et/ou familiale. Il travaille à l'université de Mons.