Par Anne-Marie Grondin, publié le 17/07/2018 sur Réseau d'information pour la réussite éducative
Les études des dernières années montrent qu’une quantité raisonnable de devoirs favoriserait l’apprentissage des élèves plus âgés, mais aurait peu d’effets positifs pour les plus jeunes.
Les devoirs peuvent réellement aider les élèves à assimiler l’information vue en classe. Ils peuvent néanmoins constituer une source de stress et de démotivation. La meilleure solution serait d’adapter la quantité de devoirs à chaque groupe d’âge. Selon le National Parent Teacher Association et le National Education Association, le travail à la maison devrait être de dix minutes en première année du primaire, et augmenter de dix minutes chaque année. D’un côté, cette recommandation permet d’imposer une certaine limite, qui peut réduire les risques potentiels liés à une surcharge de travail, ce qui est positif. D’un autre côté, cette recommandation ne tient pas compte des « variations » entre les élèves. Une même tâche peut en effet prendre beaucoup plus de temps à certains élève qu’à d’autres pour des raisons tout à fait hors de leur contrôle.
Chez les enfants d’âge primaire, le travail obligatoire après l’école a très peu de répercussions positives sur leurs apprentissages, semble-t-il. Donner envie aux enfants d’apprendre et d’aller à l’école devrait donc être la priorité durant cette période de leur parcours scolaire. Or, leur imposer trop de devoirs peut justement provoquer l’effet inverse. Par ailleurs, demander à des élèves de lire après les cours (en dehors de l’école), particulièrement si c’est en présence de leurs parents, s’avère avantageux pour eux. En effet, les enfants ayant des difficultés de lecture à la fin de la troisième année du primaire auraient plus de risques d’éprouver des difficultés sur le plan scolaire plus tard.
À la fin du primaire et au début du secondaire, les élèves sont un peu plus matures et capables d’assimiler plus d’informations. Durant cette période, les devoirs à la maison constitueraient une bonne préparation au travail à l’école pour les élèves et auraient une incidence modérée sur leurs résultats scolaires. Par contre, les enseignants doivent faire attention à ne pas leur imposer des tâches trop répétitives ou difficiles. Les devoirs doivent encourager les élèves à se dépasser, pas les décourager. Une étude a d’ailleurs montré que passer plus de 90 à 100 minutes à réaliser des devoirs chaque soir entraînerait que les élèves obtiennent de moins bons résultats en mathématique et en sciences!
En fait, ce sont les étudiants du deuxième cycle du secondaire qui gagnent le plus à faire des devoirs, semble-t-il. Cependant, y passer plus de deux heures chaque soir peut entraîner des répercussions négatives pour eux, par exemple un stress intense ou un manque de sommeil important. Pour les élèves de ce groupe d’âge (15 à 17 ans), les devoirs devraient être liés à la matière vue en classe, pouvoir se faire de façon autonome et être corrigés par les enseignants de façon claire. De plus, les devoirs non complétés ne devraient pas pénaliser les élèves, qui ne vivent pas tous la même réalité en dehors de l’école. Et l’on doit tenir compte du fait que les élèves du secondaire ont souvent des enseignants différents pour chaque matière. Les différents membres du personnel enseignant devraient donc coordonner leurs efforts (et les devoirs, travaux et leçons), afin que la charge de travail des élèves demeure réaliste.
Quant aux parents, ils ne devraient pas trop s’impliquer dans les devoirs de leurs enfants, leur « contrôle » pouvant s’avérer démotivant pour les jeunes qui souhaitent acquérir de l’autonomie. Néanmoins, les enfants dont les parents s’investissent positivement dans la vie scolaire sont plus enclins à partager des intérêts et à valoriser la réussite scolaire.
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Référence : Terada, Y. (2018). "What’s the Right Amount of Homework?". Repéré dans le site Edutopia