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Les devoirs, est-ce vraiment utile ?

12 juillet 2022 07:33
Depuis plusieurs années déjà, la question de l’impact des devoirs sur les élèves suscite de nombreux débats dans l’enseignement. Si certains affirment qu'ils sont bénéfiques, d'autres estiment qu'ils font plus de mal que de bien. À la suite des réformes actuelles du système scolaire, la question des devoirs prend de plus en plus d'importance.1

C’est pourquoi l’équipe d’Enseignons.be, via une série de questions, a voulu connaitre votre point de vue sur le sujet. L’idée de cette enquête n’était pas d’être pour ou contre les devoirs à proprement parler, mais de dégager des pistes pour aider les professeurs dans leurs pratiques. 188 enseignants ont répondu à ce sondage.

Auparavant, le temps consacré à la mémorisation et à l’exercisation était englobé dans le travail à l’école. Depuis 1950, le temps de cours prime sur le temps d’étude. Les enseignants n’ont donc eu d’autre choix que d’externaliser ces actions via les devoirs à domicile.2

Aujourd’hui, les devoirs et travaux sont souvent associés à des tâches à réaliser à la maison ou en dehors de la classe sans l’aide du professeur. Avant, cela faisait partie du travail personnel de l’enfant qui entrainait la mémorisation, le perfectionnement et l’élaboration. Ces tâches fondamentales à la scolarisation devraient donc potentiellement se faire en classe avec l’aide de l’enseignant.3

Parmi les personnes sondées, nombreuses ont avancé les mêmes arguments : les devoirs devraient être pensés pour que l’enfant puisse être autonome sans mettre de côté ses besoins de décompresser.


Certains pensent à l’impact que les devoirs peuvent avoir sur les familles amenant des angoisses, des conflits, des hontes et bien d’autres. La réalité du terrain rappelle également que nous avons traversé une période de pandémie creusant davantage les inégalités entre les différents élèves.

Avec le temps et l’expérience des enseignants, nombre d’entre eux ont également avancé le fait que les devoirs n’étaient plus en adéquation avec certaines situations familiales actuelles (familles recomposées, monoparentales, vie familiale compliquée).

La ligue des droits des enfants a d’ailleurs déclaré : « De plus en plus d’enfants n’ont plus droit à leur enfance car l’école prend davantage de place dans leur vie privée, notamment en les surchargeant de leçons et de devoirs ou en imposant des travaux qui se retrouvent à charge des familles. La vie continue après la fin des cours, pendant les week-ends et les jours de congés. Elle doit être libérée pour permettre d’autres formations ou apprentissages personnels ».4

Quel est le temps consacré aux devoirs dans la vie d’un enfant ?

Selon les personnes interrogées, 76% disent qu’aucun devoir ne doit être donné à partir du cycle 1. Pour le cycle 2, la majorité des répondants (64 %) ont convenu que les devoirs ne devraient pas dépasser 20 minutes. En ce qui concerne les cycles 3 et 4, les réponses varient, avec seulement 10 % des sondés qui donneraient des devoirs de plus d’une heure.

Pour une partie des répondants (68%), les devoirs sont indispensables aux élèves, surtout dans les apprentissages fondamentaux (la lecture, les tables de multiplication, la conjugaison…). Ils mentionnent également qu’à la maison, il est important d’entretenir ce qui a été vu en classe pour le mémoriser.

Si l’on se réfère à la circulaire N°108 5, en première et deuxième années, les devoirs sont interdits, mais certaines activités sont autorisées. Pour chaque élève, la durée journalière de ces travaux ne peut excéder 20 minutes au cycle 3 et 30 minutes au cycle 4.

Il s’agit ici d’une référence que les enseignants pourraient avoir à l’esprit. Évidemment, il n'y a pas d'horaire strict pour chaque enfant.

« À l’inverse, certains parents considèrent essentiel que l’école donne des devoirs à leurs enfants et y voient un indicateur de qualité. Ainsi, plusieurs parents s’indignent, s’opposent même, lorsqu’il est question de supprimer les devoirs ».6

L’intérêt des devoirs est également de préparer l’élève dans son futur parcours académique.

Selon l’enquête, 32 % des enseignants préfèrent ne pas donner de devoirs à la maison. Au sein des enseignants qui fournissent des devoirs à leurs élèves (68%), nous constatons une certaine importance quant à la réflexion sur la construction et l’intérêt du devoir proposé. En effet, il est important que l’enfant puisse réaliser seul son devoir et sans grande difficulté. Ces enseignants proposent également des outils pour le rendre plus ludique et pour que l’élève parvienne à le réaliser en autonomie.



 Travail et recherches réalisés par Perrine André - Stagiaire chez Enseignons.be

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