Lu sur Réseau d'information pour la réussite éducative et texte traduit et adapté de Books in home as important as parents’ education in determining children’s education level, publié sur le site EurekAlert! le 20 mai 2010.
Qu’ils soient riches ou pauvres, qu’ils résident aux États-Unis ou en Chine, qu’ils soient analphabètes ou bacheliers, les parents peuvent contribuer à augmenter le niveau de scolarité qu’atteindra leur enfant par le seul fait d’avoir des livres à la maison.
Telle est la principale conclusion de l’étude longitudinale dirigée par la sociologue Mariah Evans de l’Université du Nevada. Des chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles et de l’Université nationale australienne ont aussi participé à celle étude internationale qui s’est déroulée sur une période de 20 ans.
Les bienfaits d’une bibliothèque bien garnie
Pendant des années, les éducateurs ont pensé que le meilleur indicateur pour prédire le niveau de scolarité d’un enfant était la scolarité de ses parents. Mais, étonnamment, cette étude d’envergure a montré que grandir dans une maison sans livres ou dans une maison qui comporte une bibliothèque de 500 livres a autant d’effet sur le niveau de scolarité d’un enfant que le fait d’avoir des parents qui ont un faible niveau de littéracie (3 ans de scolarité) ou une formation universitaire (15 ou 16 ans de scolarité). Ces deux facteurs, avoir accès à une bibliothèque de 500 livres ou avoir des parents qui ont une formation universitaire, augmentent la scolarité d’un enfant de 3,2 ans en moyenne.
La sociologue a tenté de savoir si les enfants de parents moins scolarisés sont ceux qui profitent le plus d’avoir livres à la maison. Elle y voyait un moyen pour favoriser le développement économique et l’éducation les communautés rurales du Nevada. « Quels types d’investissements devrions-nous faire pour aider ces enfants à aller de l’avant? », s’est-elle demandé. Les résultats de cette étude montrent qu’avoir accès à des livres à la maison est un moyen peu coûteux pour aider ces enfants à réussir.
Les effets des livres sur la scolarité et sur l’économie
Avoir aussi peu que 20 livres à la maison a quand même un impact significatif sur les chances qu’un enfant atteigne un plus haut niveau de scolarité. Plus il y a de livres à la maison, plus grands sont les bénéfices.
Dans certains pays, comme la Chine, avoir 500 livres ou plus à la maison augmente de 6,6 années la scolarité des élèves. Aux États-Unis, l’effet est moindre avec 2,4 ans, comparativement à la moyenne de 3,2 ans des 27 pays de l’étude. Mais, Evans souligne qu’une augmentation de 2,4 ans de scolarité apporte quand même des bénéfices économiques considérables.
Par exemple, selon une enquête étasunienne, les personnes qui ont poursuivi des études collégiales ou universitaires, mais pas qui n’ont pas obtenu de baccalauréat, gagnent en moyenne 7 213 $ de plus par année que ceux qui ont seulement un diplôme d’études secondaires. Ceux qui décrochent un baccalauréat gagnent, en moyenne, 21 185 $ de plus chaque année que les personnes n’ayant qu’un diplôme secondaire.
L’étude d’Evans et de ses collègues est l’une des études les plus importantes jamais menées sur les facteurs qui influencent la scolarité d’un enfant. À ce jour, ce recherche longitudinale est la plus complète sur le sujet.
Les chercheurs ont été frappés par la forte incidence du fait d’avoir des livres à la maison. Ce facteur a un effet plus important sur la scolarité des enfants que les facteurs tels que le niveau de scolarité des parents, le PIB du pays, la profession du père ou le système politique du pays. Avoir des livres à la maison est un indicateur deux fois plus important que le niveau de scolarité du père, et même plus important que d’avoir grandi en Chine ou aux États-Unis.