Publié par Bruno Humbeeck* le 13/02/2023
" Incorporer des connaissances, c’est faire participer le corps tout entier à l’acte d’apprendre.
Ce n’est pas simplement un moyen mnémotechnique qui permet en sollicitant le lobe préfrontral, de solliciter la mémoire vive, la mémoire à court terme, pour retenir temporairement en les associant à des gestes la distinction entre les différents types d’angle. Non, il s’agit ici d’une façon de mettre en mouvement l’activité néocorticale pour faire fonctionner la mémoire de la connaissance et des savoirs par la répétition, associée dans cette situation à un rythme, qui améliore incontestablement la qualité de l’acte de rétention.
Ce qui est génial dans le travail réalisé ici à partir d’une chanson mise en mouvement, c’est qu’en associant pleinement le corps, la mémoire implicite, celle des gestes automatiques (qui est à la base des savoir-faire automatiques comme nager ou rouler à vélo) est également sollicitée de façon à permettre, en impliquant des automatismes cérébraux, une rétention profonde et durable...
Mémoriser est un art qui suppose la maitrise de trois phases : la rétention, le stockage et le rappel.
La première phase, celle de l’encodage, suppose de laisser une trace mnésique suffisamment consistante pour que tout le système cognitif puisse ensuite la stocker afin de pouvoir a rappeler dés que le besoin s’en fait sentir. Ce stockage se réalisera par ailleurs d’autant mieux quand l’information aura davantage attiré l’attention, que celle-ci aura démontré son utilité et surtout que l’acte de mémorisation se réalise dans une situation qui stimule la motivation a retenir...
Pour que la rétention de l’information transmise améliore ses chances d’être stockée par l’esprit, il faut donc non seulement que l’apprentissage ait du sens pour l’enfant mais aussi et surtout que celui-ci soit suffisamment actif pour participer pleinement à l’action d’encodage et qu’il soit motivé pour s’y engager avec suffisamment d’implication...
Vidéo de Madame Céline C (Lien de sa chaine Youtube ci-dessous)
Ici, dans la classe de P3-P4 de l’écolaboractive de la Roë, toutes les conditions sont évidemment réunies puisque tout a été mis en place pour que la mémorisation prenne la forme d’un jeu sérieux qui aide à voir les angles sous un autre angle. Gageons en tout cas que pour ces petits élèves, la différence entre les angles droits, aigus et obtus est maintenant définitivement stockée et qu’au moindre signal, elle battra le rappel d’un geste, d’un chanson ou d’un rythme grâce auxquelles une notion géométrique a été parfaitement, complètement et solidement incorporée..."
Des chansons pour apprendre partagées sur notre plateforme:
* HUMBEECK Bruno est psychopédagogue et auteur de nombreuses publications dans le domaine de la prévention des violences scolaires et familiales, de la maltraitance, de la toxicomanie et de la prise en charge des personnes en rupture psychosociale et/ou familiale. Il travaille à l'université de Mons. Retrouvez ces publications sur son site : www.outilsderesilience.eu