La didactique présente un avantage sur la pédagogie. Elle se soucie toujours du concret, du pratique et de l’opératoire. Si la pédagogie définit ce qu’il faudrait faire, la didactique, elle, se préoccupe davantage de la façon dont on doit s’y prendre pour le faire.
Dire qu’il « faudrait » éduquer au merveilleux, présenter les avantages et les difficultés de la démarche, désigner les supports sur lesquels on peut s’appuyer pour donner corps à cette forme éducative, c’est faire de la pédagogie.
Fournir des modes d’emploi, expliquer comment il faut s’y prendre pour emmener un enfant ou un adolescent au musée, déterminer une procédure ou des procédés qui permettent de créer du merveilleux en famille, mettre à jour des stratégies qui aident à s’émerveiller d’un paysage ou à dénicher dans l’imaginaire humain, dans une œuvre d’art ou dans la nature, de quoi nourrir son émerveillement, voilà ce qui fait la substance d’une démarche didactique.
Par ailleurs, l’école constitue sans doute dans notre société le haut-lieu de la didactique. En effet les savoirs scolaires, essentiellement explicites, s’y déclinent en séquences d’apprentissage qui doivent correspondre à un programme. Y mettre en place une didactique de l’éducation au merveilleux, inscrire l’accès à l’émerveillement au programme des apprentissages essentiels et faire de la capacité de s’émerveiller une compétence socle qui favorise tous les autres apprentissages, voilà sans doute les trois véritables objectifs d’une éducation à l’émerveillement qui prendrait ses bases au sein même de l’institution scolaire.
Cela peut, à première vue, paraître utopique. Peut-être... C’est possible, mais en pédagogie, c’est généralement l’utopie qui montre le chemin vers le but à atteindre. La didactique permet ensuite de s’avancer concrètement dans la direction qu’elle nous donne... De ce point de vue, l’école du dehors nous montre incontestablement une manière concrète de faire ces premiers pas...