"Tu as un don. Tu dois nous rendre fier..."... Se voir attribuer un don et dans le même temps éprouver l'impression de devoir le manifester de manière suffisamment spectaculaire pour susciter ou cultiver la fierté de ses parents peut provoquer dans l'esprit de l'enfant ou de l'adolescent une insupportable pression parce qu'il se sent investi d'attentes disproportionnées...

"Tu n'es pas doué (e). On n'attend pas grand-chose de toi..." Se voir délesté de tout don ne constitue pas non plus, pour l'enfant ou l'adolescent, un soulagement. Cela résonne trop comme un renoncement par défaut, un jugement définitif et disqualifiant ou comme l'expression d'un désenchantement fataliste...

C'est pour cela qu'il vaut toujours mieux se montrer prudent quand on utilise la notion de "don" (et encore plus de "surdon") pour l'associer à un enfant ou à un adolescent, que ce soit pour valider sa présence ou pour en déplorer l'absence. Dans tous les cas, ce qui est dit risque d'être mal entendu ou de provoquer un malentendu...

"Tu n'as qu'un don mais il est merveilleux, c'est le don d'être ce que tu es non pas en dépit de tes défauts mais avec tes défauts et même grâce à tes défauts qui font que tu es qui tu es..." Voilà ce que chaque enfant, chaque adolescent doit entendre et voilà pourquoi il n'est pas inutile de voir ou revoir Encanto avec eux...