L’empathie suppose de se mettre à la place d’un autre que soi pour éprouver ce qu’il ressent ou pour concevoir le monde tel qu’il se le représente.

On parlera dans le premier cas d’empathie affective et dans le second, d’empathie cognitive...

Quand l’une et l’autre se conjuguent, on peut alors parler d’une forme d’empathie mature qui permet de passer d’une vision du monde égo-centrée à une perception du monde allo-centrée.

Ces deux types d’empathie ne s’enseignent pas mais s’apprennent. Il faut pour cela, le plus possible, prendre le temps dans chaque situation de poser une double question : « Peux-tu concevoir ce que chaque personne ressent dans une situation ? Peux-tu imaginer la façon dont chaque personne perçoit cette situation ? »

L’être humain dispose par ailleurs des moyens de se poser ces deux questions face à des situations réelles mais aussi face à des situations imaginaires chaque fois qu’on lui raconte une histoire ou qu’il lit un livre...

Proposer à l’enfant ou l’adolescent dès leur plus jeune âge (les bases de l’empathie émotionnelle se mettent en place dès que l’enfant est en mesure de faire la différence entre lui et un autre que lui – soit vers 1 an – tandis que les socles de l’empathie cognitive s’établissent en même temps que l’acquisition de la théorie de l’esprit – soit vers 3-4 ans -)  de se questionner à propos du ressenti affectif et de la perception cognitive de chaque personnage, constitue ainsi une façon de faire mûrir son empathie dans sa double composante.

Le partage affectif et cognitif qui conditionne l’empathie apparait en effet spontanément chez l’enfant mais l’un et l’autre ont besoin d’être encouragés pour s’installer durablement. Et c’est ainsi qu’elle devient essentiellement une affaire d’éducation et d’apprentissage.

Cet apprentissage apparait de nos jours d’une importance cruciale. En effet, plus un monde se révèle anxiogène plus on a besoin de croire à la puissance de l’empathie et de tout mettre en œuvre pour la faire fructifier...